Planète Sifracoone, dix ans auparavant.

C'était jour de fête nationale. Les Dredlocks, peuple guerrier, étaient en train de festoyer joyeusement. Comme cela en était la coûtume, un combat était organisé entre chaque plat. Les Dredlocks étant de gros mangeurs, on se s'étonnait donc pas à ce que tous les membres de la tribu honnorent la coûtume. Ce qui était encore plus drôle, c'est que ces combats n'avaient pour fin que la mort d'un des deux combattants (quand ils ne s'y mettaient pas à plusieurs !), le cadavre du perdant servant de festin aux invités.

Mais voilà que commençait le combat le plus attendu entre tous : il opposait leguerrier Befve au terrible géant Dunne. Toute l'année durant ces deux personnages n'avaient cessé de se chercher querelle pour un oui ou un non, et ce combat était inévitable. Le roi des Dredlocks, le puissant Mauffroy, s'était déplacé en personne de son royaume de l'est pour assister à ce combat qui avait tout pour devenir légendaire. Il faut dire que le bouche-à-oreille avait très bien marché et avait rabattu toutes les tribus du coin. Certains grands malins avaient même organisé des paris auxquels tout le monde participait.

Les combattants n'attendaient plus que le signal de Mauffroy pour commencer le carnage. Mauffroy, stoïc, fixa les deux adversaires, fit un temps de silence, ouvrit enfin la bouche et déclara : "Que... Quelqu'un aurait l'amabilité de m'offrir un verre de punch ??!" Devant tant de politesse (on trouvait que le roi en faisait trop par moment), mais surtout pour en finir vite avec ces détails, ceux qui n'en pouvaient plus d'attendre se précipitèrent pour lui amener son gobelet de punch. Faut pas exagérer non plus, hein ?

"GO !!!" lança Mauffroy. Déjà les deux adversaires s'empoignèrent dans une lutte terrible et commencèrent à se donner des coups de boule. Le public était ébahi devant tant de finesse : jamais ils n'avaient vu de telles techniques ! Le guerrier Befve se saisi d'une massue cloutée et balança un violent coup sur la tête de Dunne. Celui-ci ne parut pas broncher et répliqua par un enchaînement de grosses baffes. Plus le combat durait et plus la supériorité de Dunne se faisait sentir. Qu'est-ce qu'il est fort ce Dunne. Il était clair qu'il n'y avait pas meilleur combattant que lui sur Sifracoone !
Befve, couvert d'ecchymoses, tomba les genoux à terre, à la merci de Dunne. Il n'avait rien pu faire et de cette manière acceptait la mort qui l'attendait inévitablement. Et Dunne ne déçu pas son public : il arracha violemment la tête de son adversaire et, hystérique, la présenta à l'assemblée, ravie.

Mauffroy prit la parole en ces termes : "Dunne, il est incontestable que le grand prix de ce soir te revienne. Je rends hommage à ta puissance. Reçois toute ma considération, tu es bel et bien le plus fort ici même (Dunne ne comprit pas mais c'est pas grâve)".

C'est alors qu'un sifflement assourdissant se fit entendre des cieux. Une comète flamboyante se dirigeait droit vers eux. Mince ! Va-t-on encore avoir droit à un "Armageddon" ? Est-ce une punition divine venant châtier ce peuple vraiment barbare ? Mais non, c'est simplement la peur qui me fait dire n'importe quoi car une comète fonce vers nous !!

La comète vint s'immerger dans le récipient géant de punch et heureusement personne ne fut blessé. Tout le monde s'arrêta net, regardant en direction du punch. En temps normal on aurait pu croire que tout le monde aurait voulu se servir un verre mais tous étaient yeux rivés vers le récipient contenant en transparence une sorte de capsule de métal (heu... pas une capsule de pepsi, une navette spatiale quoi !). Dunne, toujours la tête de Befve dégoulinante à la main, restait coit.

Soudain, tel un bon verre de Coca ou de Schweepes, le punch se mit à pétiller de plus en plus. Encore plus soudainement (sic), le récipient de punch implosa et un être de forme humaine s'éjecta de la capsule. Le petit être avait bondi du verre de punch au centre de l'arène de combat, sous les yeux interloqués de l'assemblée. Il avait tout l'air d'un jeune garçon comme on en trouvait dans la galaxie Vauclusian et ne devait pas avoir plus de cinq ans. Après avoir otté une rondelle d'orange qui lui tombait en plein milieu de la figure, l'enfant aux yeux noir comme la nuit regarda froidement l'assemblée. Son regard tomba sur celui de Dunne et il se mit à sourire tel un démon.

Dunne rentra dans une colère noire. Déjà cette intrusion lui ravissait la vedette ; voilà que maintenant il se mettait à le narguer ! Dunne se précipita les mains en avant pour broyer le petit homme. L'enfant, en un coup, trancha d'un geste rapide de ses mains le corps de Dunne qui tomba tristement à terre.

............ !

La stupéfaction du public laissa ensuite place à une surexitation indescriptible. L'enfant arborait toujours ce sourire démoniaque et semblait se complaire dans cette ovation spontanée. Le roi Mauffroy, qui n'avait pas quitté l'enfant des yeux, s'adressa dans sa direction : "Hey Petit ! D'où viens-tu ? QUI es-tu ?" L'enfant, impassible, se retourna vers le roi, et s'approcha en lui tendant le médaillon qu'il portait au cou. Mauffroy se pencha pour saisir le médaillon et pu lire, au delà d'un sceau, un prénom gravé dans le métal. "Ton prénom est donc MALEX ?" L'enfant, qui ne disait mot, hocha positivement de la tête. "Et bien, Malex, si tu n'y vois pas d'inconvénient, je te propose de rester parmi nous ! Tu es un combattant hors-pair et nous avons grandement besoin de toi pour mener à bien notre soif de conquête !" Le public l'acclama grandement.

L'enfant ne disait mot mais semblait apprécier l'accueil que lui réserva ce peuple. Nul ne savait d'où il venait et lui-même ne le savait pas. Pour tous, c'était comme si le jeune Malex était né dans le verre de punch.

Mauffroy le considéra comme son fils et pendant de nombreuses années se chargea de son éducation. Il lui appris à guerroyer entre tribus, à les achever de façon aussi esthétique que sanguinaire, et lorsqu'il fut bien prêt l'enrôla en première ligne de ses armées parties conquérir les planètes voisines. Chaque année Malex remportait les combats de la fête nationale et nombreux étaient ceux qui, voulant défier l'être suprême, y laissaient gaiement leur vie. Le jeune Malex grandit en force et en cruauté. Ce qui le démarquait des guerriers Dredlocks, outre sa force sans égale, était son calme et son impassibilité face aux événements.

Il y a peu de temps...

Les Dredlocks de l'est s'apprêtaient à partir combattre le peuple d'une d'une galaxie voisine. En tête de la troupe commandaient Mauffroy et Malex. La victoire, bien qu'assurée, était essentielle pour les Dredlocks qui commençaient à manquer cruellement de vivres et de ressources. Ils s'apprettaient à embaquer lorsqu'un homme vêtu de noir, la tête masquée par une capuche sombre, apparut derrière eux sans attirer leur attention. D'ailleurs, comme ils ne l'avaient pas remarqué, ils commencèrent à rentrer dans le vaisseau...
"HEY !''" lança l'homme noir légèrement déconfit. Mauffroy et Malex se retournèrent et apperçurent l'homme qui était apparu (depuis un bon moment maintenant, j'veux pas dire mais).
"Que veux-tu, homme ?" lança sèchement Mauffroy qui était pressé de partir. L'homme lui répondit en ces termes : "Je ne suis qu'un simple voyageur en quête d'une planète habitable. Mais ma route est longue et je viens mettre ta générosité à l'épreuve en te demandant de quoi me nourrir et continuer ma route".


Les manières de cet homme ne plurent pas à Mauffroy, d'autant plus que sa requète tombait vraiment mal. Par dessus le marché, les Dredlocks n'étaient pas réputés pour leur hospitalité.
"Passe ton chemin, homme noir. Rien de ce que tu demandes ne te sera donné ici". L'homme baissa un instant la tête, et la releva, découvrant un regard sombre comme la mort.
"Mais j'ai BESOIN de me procurer de quoi continuer ma route", insista l'homme.
"Vas-t'en d'ici ou tu vas vite connaître ta douleur !"
L'homme noir poussa un petit rire amusé : "Mais j'aimerais bien voir ça !"
Et Mauffroy de répliquer hilarre : "Tu ne sais pas à quoi tu t'exposes ! Malex, montre-lui de quoi tu es capable !!" Malex n'avait rien dit depuis le début, observant avec fascination cet homme dont émanait un calme et une confiance désemparante. Il lui inspirait même le respect. Il s'approcha de l'homme et tous deux restèrent quelques instants immobiles à regarder son adversaire.

Malex attaqua le premier, se précipitant sur son adversaire. Mais celui-ci leva brusquement ses paumes en sa direction et créa un champ magnétique qui stoppa net jeune Malex. L'homme noir poussa une nouvelle fois petit rire sardonique dit :
"Il est vrai que tu possèdes une grande force, petit. Malheureusement pour toi je suis bien plus puissant que toi !" Et l'homme, immobile, d'un simple cri, projetta une énergie invisible qui éjecta Malex en arrière. L'homme sombre baissa les mains. "Tu es vraiment quelqu'un d'exceptionnel. J'aurais besoin d'un homme tel que toi pour parfaire mes projets". Malex et Mauffroy étaient restés paralysés devant sa puissance.
L'homme regarda Malex profondément et, le paralysant du regard, lui lança : "Tu es à moi !" Malex fut soudain prit d'un effroyable malaise qui lui fit se prendre la tête à deux mains. Tout en criant de douleur, toute sa puissance se dégagea brusquement. Puis Malex s'immobilisa en silence. L'homme noir contrôlait son esprit.

Terrifié, Mauffroy interpella celui qu'il considérait comme son fils et le rappela à la raison. Malex se retourna vers lui, le regardant d'un regard froid comme la mort et se mit à sourire comme un démon. Mauffroy était terrifié, car il reconnaissait ce regard. Le sourire de l'homme en noir fut pour Malex comme une autorisation à agir.

Malex se précipita vers Mauffroy, et avant que celui-ci ne put se rendre compte de la proximité de son fils, ce dernier lui trancha la tête en un geste. Malex se retourna vers son nouveau maître.

L'homme sombre, qui avait quelques plans de vengeance, prit sous sa responsabilité d'entraîner celui qu'il appelait désormais Dark Malex.

DarK MaleX allait devenir le pillier du Xlan Compball...